- Paulette ?
- Je suis dans la cour Simone !
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Maman m'a dit un jour que dès qu'on se mettait à quatre pattes, les hommes pouvaient aller très vite, alors je m'entraîne pour ne pas rester en rade ! Tu imagines si le mec me dépasse et que je reste toute seule comme une conne ?
- Paulette... ce n'est pas ça qu'elle voulait dire maman...
- Ah si, c'est exactement ça ! Écoute Simone, pour une fois que je comprends quelque chose mieux que toi dans le domaine des hommes, laisse-moi faire !
- Bon... Mais promets-moi une chose... Si le mec te dépasse comme tu dis, n'essaie pas de le rattraper, tu aggraverais ton cas...
- Et donc je passe pour une conne ?
- Excuse-moi mais tu veux bien me préciser une chose ?
- Bien sûr
- Corrige-moi si je me trompe mais tu as donc prévu d'avoir un patin à roulette à chaque extrémité de tes membres lors de ta prochaine communion charnelle effectuée à quatre pattes parce que maman t'a dit que cette position rendait les hommes rapides...
- Exactement. Comme ça, s'ils me dépassent, je peux les rattraper assez vite.
- Parce que tu as peur de passer pour une conne si tu restes en rade alors que l'autre est parti...
- Oui
- Et bien sûr, pour toi, patiner à quatre pattes derrière un mec qui t'a dépassée tellement il a été précoce, là, ça ne présente aucun signe de déficience intellectuelle...
- Bah non ! Bon, j'ai bien pensé à une chose, c'est vrai que si je suis sur mes quatre patins pendant ses assauts, au premier coup de rein, il va m'envoyer à quinze mètres, et là, par contre, on aura l'air con tous les deux, donc, j'ai réfléchi, je vais me mettre sur les genoux, en position normale, je ne bougerai pas, et s'il part, je n'aurais plus qu'à me mettre sur les roues. C'est bon ça hein ?
Simone, dans un sourire gêné :
- Tu me raconteras ?
- Avec plaisir ma sœur chérie !
- Allez, ne t'inquiète pas, tout va bien se passer...
- Comme sur des roulettes !
