jeudi 6 janvier 2011

L'esprit sein






- Raoul, explique-moi pourquoi les hommes aiment autant les seins ? Et toi en particulier...

- Je pourrais t'en parler des heures ma chérie...

- J'ai tout mon temps.

- Très bien. Alors je vais te parler de rondeurs adorées, de douceurs inégalables, de sommets sensuels et féminins, de mon amour à l'endroit des seins, de mon plaisir de les voir, de les découvrir, dans tous les sens du terme. En dehors de toute vulgarité, dans la seule admiration de ce qu'ils suggèrent. On ne dit jamais assez combien le sein est riche des fantasmes qu'il provoque, comme il est somptueux à l'heure d'être aperçu, furtivement, ou seulement imaginé, dans sa lourdeur à peine voilée, dans sa pointe offerte par le froid autant que par son envie d'être réchauffé. Entre tous les seins, je prie pour que seule la poésie parfume ces mots, avec une pointe d'érotisme brûlant, sans que tu ne puisses y voir quelque intention malhabile.


- Je ne vois qu'un élégant dessein, continue mon amour, mon inégalable pilote de courbes...

- J'ai beau chercher longtemps, je ne vois pas quel autre argument pourrait proposer sa propriétaire pour défier cette superbe et douce rotondité, qui invite à la volupté autant que de plaisir elle inonde les sens. La vue, le toucher. La naissance des seins, d'une poitrine bien faite, menue ou pulpeuse, ce joli trait qui, si on le suit, vous emmène au paradis, c'est autant de magie érotique, frissonnante, élégante. Une puissance de charme inégalable à mon sens, à mes sens. Sans dessous dessus, leur beauté, arrondie et heureuse, éclate aux yeux du chanceux spectateur. Ce dernier mot allant bientôt se débarrasser de sa première syllabe.

- Et les jolies fesses n'arrivent pas à concurrencer les jolis seins à tes yeux ?

- Bien sûr, on pourrait penser qu'un joli cul pourrait concurrencer la paire supérieure de courbes jumelles, que de jolies lèvres parfaitement dessinées sauraient emporter plus haut, exciter plus fort. Mais non, rien à faire, avec ou sans esprit sein, leur dessin est roi. En apercevoir l'un d'eux, entre deux boutons de chemisier, et le monde devient beau. Déboutonnez à peine ce petit haut, passez la main doucement à l'intérieur, et ce sein magnifique, caressez-le, palpez-le, pesez le poids de sa magie, en respectant sa perfection physique et esthétique, son ambivalence maternelle et amante, alors nous tutoyons le divin.

- Tu regardes les seins des femmes dans la rue ?

- Comment tu veux que je réponde à cette question...

- Je ne suis pas naïve, je te promets l'absence la plus totale de jalousie, et surtout, ça m'intéresse...

- N'importe quel homme qui te dirait le contraire est un menteur ! Oui, évidemment je les regarde, ils m'attirent, toujours, et avoue que vous savez les offrir, même très discrètement, pour qu'ils soient vus...

- C'est vrai...

- Sans être forcément un cadre de la catégorie "mateurs", je suis très sensible aux formes mammaires que je croise, dans la rue, dans le métro. Mon regard est attiré, tout entier, par cette danse discrète et silencieuse, par ce port d'une élégance qui le dispute au charme.

- Tu devrais écrire une nouvelle sur le sujet mon chéri...

- J'ai déjà un titre... Tout sur mammaire... Osons !

- Vous regardez les seins de quel genre de femme ?

- Il n'y a pas de genre de femme, il n'y a qu'une seule magie du charme. Une serveuse qui se penche, une patronne qui se gonfle d'autorité, une prof qui remet sa veste, une amie qui enlève son pull, et je veux que tous les esthètes du monde me jurent qu'ils n'ont pas senti l'électricité foudroyante de la suggestion gourmande. Et vous, actrices de ces moments, osez nous promettre que vous ne savez pas quel tremblement de terre vous provoquez en nourrissant ainsi notre imagination fertile. Oui, vous le savez, évidemment... et c'est ce qui fait la beauté du jeu, du non-dit, voire même de l'inconscience d'un tel spectacle. Parce que certaines femmes n'y penseront jamais, en face d'hommes qui ne sauront jamais le voir, ni le recevoir. Ce sein, qu'il faut savoir voir...

- N'y'a-t-il pas aussi une raison psychologique, culturelle dans votre attirance ?

- Fais attention mon amour, tu deviens sérieuse là...

- Non, non mais vraiment, je t'écouterais des heures en parler ! Et chacune de tes réponses fait naître mille questions !

- L'Homme a aimé le sein de sa mère, nourrissant, rassurant, puis, décomplexé d'Oedipe, il a découvert la sensualité du sein adolescent, et a adoré celui d'une femme. Il a aimé cette femme, par monts et par vaux, et en ses sommets, il a aimé se reposer, retrouver la douceur rassurante, puis a follement aimé son parfum déclencheur de toutes les folies sensuelles, de toutes les flammes sexuelles. Qu'est-il de plus excitant, de plus attirant, que de se tenir debout, derrière une femme, contre elle, et de prendre ses seins à pleines mains, tout en l'embrassant dans le cou..?

- Raoul... Arrête... Je brûle...

- Une femme n'est jamais aussi belle que lorsqu'elle ose suggérer ses seins, les offrir en filigrane, sans prétention, avec la même humilité que la fraîcheur de sa beauté. Avec l'insouciance des conséquences... Elle est alors le plus beau fruit de la terre et de la Création.

- C'est bon, stop ! Je suis tendue jusqu'à l'infini ! Raoul, détends-moi... Ouvre la fenêtre... Je meurs de chaud...

- Merci pour votre beauté, votre élégance, votre naturel, votre goût, votre féminité, votre douceur, votre parfum, vos courbes sauvages et belles, votre charme, votre érotisme, votre décolleté, et merci à vos seins d'y participer avec tant de talent. Et surtout, merci aux tiens mon amour, d'être les plus beaux ambassadeurs de cette confrérie du rêve...



(épisode inspiré par "l'esprit sein", article dont je suis l'auteur - ©Franck Pelé)

4 commentaires:

  1. Cette ode sur les seins est magnifique. En le lisant, j'avais l'impression d'entendre Cyrano de Bergerac dans un vol de mots poétique. C'était comme si le temps s'était suspendu pendant quelques minutes. Tu pourrais le mettre sur l'autre blog celui-là. Bravo. Nathalie R.

    RépondreSupprimer
  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  3. Sein...plement superbe

    RépondreSupprimer
  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer