mercredi 26 janvier 2011

L'amour c'est comme une cigarette


- Tu es beau mon chéri avec ton costume...

- Quand je te regarde je me dis que ce n'est pas forcément le tissu qui fait l'élégance...

- Merci Raoul...

- Ça ne te dérange pas si je fume ?

- Bien sûr que non...

- Tu as du feu ?

- Ça ne se voit pas que j'ai du feu ? J'en ai partout du feu...

- Simone, je vais être en retard...

- Comme tu veux... C'est dommage... Je brûle tellement que je me consume de l'intérieur... Ça ne te dérange pas si je fume ?

mercredi 19 janvier 2011

Orage, ô désespoir


Simone chevauchait Raoul, crinière au vent et cuisses au frais... Il était allongé sur le dos, la nuque dans les feuilles mortes, l'arc tendu vers les cieux de sa femme, qui attendait avec impatience et gourmandise d'arriver au septième. Le rythme était soutenu, Raoul ne quittait pas Simone des yeux, y cherchant un indice vers une éventuelle électricité orgasmique finale. D'un seul coup, Simone se lève, entièrement nue, met son manteau, ravi lui, d'avoir été enfilé avec efficacité, et se dirige vers le grand escalier :

- Bon. Je vais y aller moi-même...

- Où ça ? Tu vas aller où comme ça Simone ?

- Sur la Butte.

- Comme ça ? En pleine action, tu décides d'aller sur la Butte ? Tu n'étais pas bien sur la mienne ?

- J'étais très bien Raoul, mais ça fait dix ans que tu me dis "monte là-dessus tu verras Montmartre", et je ne vois que la banlieue de ton front et la promesse du vertige, alors j'y vais moi-même.

- Que la promesse du vertige ? Tu veux dire que tu fais semblant de tutoyer les sommets à chaque fois ?

- Non, pas du tout, tu m'emmènes toujours assez haut pour profiter d'une vue plaisante, mais je te vois épier mon orgasme, tu me regardes les yeux dans les cieux, et du coup, même si le tonnerre gronde en moi, il me manque la foudre, l'éclair, pour que l'orage explose comme je voudrais, pour qu'il m'inonde de plaisir.

- Je suis anéanti par ce que tu es train de me dire...

- Mais pas du tout Raoul ! Et puis avec le rythme que tu me proposes, tu m'emmènes vraiment pas loin de ta promesse, parce que tu as un sacré cœur mon amour !

- Simooooooone !!!

- J'ai vraiment envie de voir Montmartre ! Depuis le temps... à tout à l'heure chéri !

jeudi 13 janvier 2011

La fête des voisins



Raoul, de la pièce voisine :

- Dis donc Simone, qu'est-ce que tu fais là ?

- J'étends le linge !

- Et les rideaux sont tirés ?

- Non, j'ai ouvert la fenêtre, pourquoi ?

- Parce qu'il y a du monde au balcon et ça m'inquiète !

- Tiens, c'est drôle, c'est exactement ce que vient de me crier un des voisins !

lundi 10 janvier 2011

Les jeux sont faits, rien ne va plus !


Raoul a envoyé Simone sous la table de jeu qu'ils ont improvisée dans le salon pour essayer de prendre Paul sur le fait. Il a sa femme sur ses genoux, et depuis qu'elle est là, il gagne sans arrêt. Simone remonte, et part retrouver Raoul dans la cuisine, où il est parti se servir un verre :

- Alors ?

- Alors il a cinq doigts bien écartés sur son genou gauche, à mon avis ça signifie "quinte".

- Et elle ? Tu as vu son jeu ?

- Je pensais que je pouvais, elle a plutôt une position ouverte, mais elle a une queue énorme entre les jambes qui touche presque le sol qui me cache le fond de sa pensée...

Paul arrive dans la cuisine :

- Alors, vous venez ?

- On y va !

Paul se remet à sa place, sa femme assise sur lui, Simone s'installe elle aussi sur les genoux de Raoul. Mais à force de bouger, Raoul ne peut réprimer une soudaine érection. Simone, surprise, se retourne vers lui et lui lance :

- Et ben mon cochon, t'as l'air d'avoir du jeu ce soir !

Paul :

- Ah non hein ! On a dit qu'on jouait sérieux !

Simone tousse ostensiblement, pour marquer la belle sortie de Paul, menteur à souhait, mais aussi pour indiquer à son mari que sa dureté n'allait pas tarder à être insupportable.

Paul :

- Pourquoi tu tousses ? Tu triches c'est ça ?

- N'importe quoi, pourquoi je tricherais ? Ce sont les petits qui trichent, les mauvais joueurs, nous on joue pour le plaisir, uniquement ! Et d'ailleurs, à l'instant où je te parle, j'en prends beaucoup !

On met maintenant cartes sur table. Paul propose une quinte. Et Raoul emporte la mise avec une quinte royale ! Paul entre dans une colère noire :

- C'est impossible, vous avez triché ! Simone tu as toussé pour annoncer à Raoul que j'avais une quinte !

- Pas du tout, j'ai toussé parce que je sentais que mon mari annonçait la couleur, et je ne voulais pas que ça puisse se voir !

Raoul :

- Tu perds tes bas Paulo ou quoi ? Il se trouve que Simone est allée sous la table juste après la croupière, quand elle a ramassé le jeton que tu avais fait tomber, et comme par hasard, tu avais les cinq doigts bien écartés sur la cuisse de ta femme ! Tu commandais quelque chose peut-être ?

- Je fais toujours ça pour me détendre les doigts !

- Ah oui ? Remarque, je comprends que tu aies besoin de détendre tes doigts, parce qu'au moment où ils visitent ta femme, ça doit faire un choc ! C'est petit chez elle non ?

- Mais qu'est-ce que tu racontes, je ne te permets pas de parler de Laurence comme ça !

- Tu veux dire de Laurent, non ? Parce que ta Laurence, il paraît qu'elle a une queue qui touche presque par terre, Simone l'a vue !

Simone, à son oreille, de façon presque inaudible :

- Mais non Raoul, c'est un boa !

- Voilà, elle a un boa entre les jambes ta Laurence ! Je me demandais pourquoi tu me disais que le poker mettait ta femme en transe, en fait il y avait un "e" en trop ! C'est surtout toi qui la met en "trans" !

Paul :

- Mais je vais l'étrangler !

Raoul :

- Oh oui, serre-moi fort mon choupinou, fais attention à ton vernis quand même... Tu viens avec ton copain ?

Simone :

- Raoul, arrête ! C'est un accessoire de mode qui pendait entre les jambes de Laurence !!! C'est une vraie femme !

- Personne n'est parfait, hein Paul !

Backdoor


- Simone...

- Oui...

- Je peux passer par derrière ce soir ?

-Si tu veux...

- Tu veux bien ???

- Si tu fais attention, oui...

- Tu sais bien que je suis très doux...

- Profites-en pour rentrer le linge.

- Le linge ? Tu es sûre ?

- Oui, il est dans le jardin, il doit être sec maintenant... Et enlève tes chaussures avant de monter, même si tu es très doux dans ta démarche, parfois tu t'enfonces un peu trop, et quand tu rentres, tu me rayes le parquet.

Le jour où Raoul en a perdu son latin


J'avais 15 ans. Ma professeur de latin, mademoiselle Moneyron, venait chaque mercredi me donner des cours particuliers. J'étais fou de cette femme. Elle était celle qui avait éveillé en moi les premiers frissons de mon intimité, mes premiers émois. A chaque fois qu'elle se penchait, ou qu'elle décroisait ses jambes, j'étais à l'affût du paradis que mes fantasmes me promettaient, quand je l'imaginais s'abandonner, sans aucune retenue. Je sentais que j'allais à l'encontre de la morale, et pourtant, le désir emportait tout sur son passage. J'avais toujours été un petit garçon, puis un grand garçon, je n'avais encore jamais senti l'homme qui dormait en moi, j'étais trop tendre. Cette femme m'avait endurci, et je ne pourrai jamais l'oublier.

Ce jour-là, elle reprisait une nappe de ma mère. De là, où j'étais, debout, je pouvais voir qu'elle portait des bas. Je pouvais même apercevoir ses cuisses. Je fondais sur place... J'avais l'impression d'être aussi dur qu'une banquise, je ne désirais qu'une chose, fondre sous la chaleur de sa révolution sur mon pôle...

Je ne savais pas si elle avait compris que je voyais ses dessous, mais je me persuadais qu'elle me dévoilait délibérément une partie de son intimité, sans connaître la suite, pour donner vie au mystère, à l'aventure, à l'interdit. Elle m'ouvrait sa porte, m'invitait à entrer chez elle. Oui, j'en étais persuadé. Chez elle... C'était là que dormaient les plus douces sensations du monde, c'était là que j'allais devenir un homme, c'était là que j'allais tomber amoureux fou des femmes. Je décidais de venir m'asseoir à côté d'elle :

- Mademoiselle Moneyron ?

- Oui Raoul ?

- Vous pourriez me faire réciter mes dernières leçons pendant que vous terminez la nappe ?

- Bien sûr

J'étais assis juste à côté d'elle. Je pouvais sentir son parfum, ses cuisses, elles étaient incroyablement sensuelles ses cuisses... Je voulais les ouvrir, je voulais tout découvrir, mon nouveau monde, je découvrais l'Amérique... Je ne pouvais plus attendre...

- Récite-moi les déclinaisons que nous avons vues ce matin

- Mademoiselle... En fait, je dois vous avouer que je ne pense qu'à une chose...

- Quoi Raoul ?

- Je ne pense absolument pas à mes déclinaisons, je ne pense qu'à votre inclinaison...

Je joignais le geste à la parole, et je commençais à caresser sa jambe.

- Raoul, je n'ai pas le droit de faire ça, tu es mineur, tu es très attirant, mais tu es mineur, c'est la loi... Tu comprends ?

Elle venait de m'interdire le rêve qui se profilait, et pourtant, elle n'avait pas enlevé ma main, j'ai même cru apercevoir un mouvement d'abandon, comme si ses cuisses s'étaient ouvertes doucement avant que sa raison ne renferme le livre des secrets. Ce geste impulsif était ma chance, et je décidais de la jouer à fond. Je caressais son mollet droit, et doucement, je remontais ma main pour aller à l'intérieur de sa cuisse gauche, elle me disait d'arrêter, tout en ouvrant ma route vers la paradis, cette fois d'une façon manifeste. Je redescendais vers ses lèvres, prêtes à faire descendre un mineur au centre de la Terre et à lui offrir tout l'or du monde. J'étais bouleversé par tant de grâce, par tant de douceur, par cette chaleur qui donnerait la vie à n'importe quelle graine, l'histoire était donc vraie...

Elle semblait avoir fondu encore plus que moi si j'en jugeais par la facilité avec laquelle mes doigts étaient accueillis. En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, nous nous retrouvions nus, tous les deux, elle sur le dos, sur le canapé, moi qui la goûtais, avec une gourmandise que je n'avais jamais soupçonnée, puis elle me faisait découvrir l'immense, l'exceptionnel plaisir, cette spécialiste de l'étude de cas étudiait le mien de très près, et je peux vous dire qu'elle n'était pas professeur de langue pour rien ! Plus jamais je n'allais considérer le latin comme une langue morte... Son cours de langue me semblait durer un siècle, une éternité de plaisir, délicieux à exploser comme une comète trop proche du soleil. Puis elle m'invitait à entrer, en me guidant, très rassurante. J'avais soudain un doute, n'était-ce pas une limite trop dangereuse ? J'étais aussi tendu qu'un arc en ciel, prêt à lui donner toutes les couleurs de l'extase, mais je ne pouvais m'empêcher de lui poser la question :

- Et si c'était dangereux pour vous d'aller aussi loin ?

- Tu as raison...

Là, tout en me donnant cette réponse castratrice, elle la trompait immédiatement en me prenant par les hanches et en m'enfonçant tout doucement en elle.

Elle eût alors cette phrase magnifique dans un soupir inoubliable :

- Dura lex sed lex...

Tant d'ironie délicieuse me faisait perdre mon latin. Nous avons révisé toutes les déclinaisons, inclinaisons, terminaisons, conjugaisons possibles. Il me faudrait désormais trouver une femme exceptionnelle pour oublier la première à m'avoir présenté le toit du monde.

Le week-end suivant, nous avons mangé sur une nappe décousue, personne n'a rien remarqué.

vendredi 7 janvier 2011

Saisie dessus dessous


Simone et Raoul viennent d'être admis aux urgences de l'hôpital américain de Neuilly. Raoul souffre de plaies profondes à l'endroit de son membre le plus intime. Simone présente des brûlures au deuxième degré et une fracture du crâne. Paulette, la soeur de Simone, vient voir le couple, qui vient de se réveiller...

- Mais comment est-ce arrivé ? Il paraît que vous n'avez rien dit à personne ?

- C'est délicat Paulette. Même toi, j'hésite...

- Simone, enfin, je suis ta soeur, on peut tout se dire ! Alors... ?

Simone regarde Raoul, puis se décide :

- Bon... On avait décidé de faire des crêpes. Pendant que Raoul était aux fourneaux, j'ai eu envie de le détendre un peu. Je me suis agenouillée et j'ai commencé mon affaire...

- Quelle affaire ?

- Paulette, qu'est-ce qu'on fait quand on s'agenouille près d'un homme qui exprime un désir solide de mise en bouche ?

- Heu... On le supplie de nous donner son idée de hors d'oeuvre ?

- Il va vraiment falloir qu'on parle toutes les deux Paulette...

- Pourq...  Aaaaahhh ! Oooooooh.... Simone...

- Voilà.

- Et alors ?

- Alors Raoul faisait sauter ses crêpes dans la poêle, et à un moment, il a raté une réception. La crêpe a fini sa chute sur mon épaule, qui a été brûlée au second degré. Sous le coup de la douleur, j'ai mordu aussi fort que je pouvais ce que j'avais en bouche, d'où les plaies de Raoul...

- C'est horrible ! Et ta fracture du crâne ?

- Bah pour me faire lâcher le morceau, il m'a tapé sur le crâne comme un dingue avec la poêle...




(épisode tiré d'une histoire dont on ne saura jamais si elle vraie, mais qui se racontait dans le milieu hospitalier dans les années 90...)

jeudi 6 janvier 2011

La cave se rebiffe


- Raoul !!! Y'a Charles qui est là !

Raoul, à la cave :

- Il est là depuis longtemps ?

- Je ne sais pas, j'étais sur mon matelas dans la piscine...

- En maillot bien sûr ?!!

- ... évidemment !

- Et là tu as mis ton peignoir pour venir me chercher... ?

- Oui !

Charles :

- Tu devrais te pencher un peu plus, je ne suis pas sûr qu'il t'entend là...

Raoul :

- Moi je t'entends impeccable Charles ! Et puisque je suis en train de faire sécher le peignoir de Simone, j'imagine que tu profites de son tout petit maillot...

- ... euh oui... vraiment tout petit...

- Tu m'étonnes ! Je suis justement en train de faire sécher son maillot et c'est vrai qu'il est petit ! J'espère que tu n'oserais pas regarder ma femme si elle portait un truc pareil en ta présence ?

Charles, la voix étranglée :

- Ah bon ? tu es en train de le faire sécher là ?

- Oui, mais il reste de la place pour toi, ne t'inquiète pas...

- De la place pour quoi ?

- Pour que tu sèches à côté... T'es bon en apnée ?

- Pourquoi tu me demandes si je suis bon en apnée ?

- Parce qu'avec ton p'tit pull marine, tu vas aller au fond de la piscine...

- Mais pourquoi Raoul ???

- Parce que tu es un gros menteur, mais je suis sûr que dans le fond, tu es un bon gars...

Et Charles détala comme un lapin.

L'esprit sein






- Raoul, explique-moi pourquoi les hommes aiment autant les seins ? Et toi en particulier...

- Je pourrais t'en parler des heures ma chérie...

- J'ai tout mon temps.

- Très bien. Alors je vais te parler de rondeurs adorées, de douceurs inégalables, de sommets sensuels et féminins, de mon amour à l'endroit des seins, de mon plaisir de les voir, de les découvrir, dans tous les sens du terme. En dehors de toute vulgarité, dans la seule admiration de ce qu'ils suggèrent. On ne dit jamais assez combien le sein est riche des fantasmes qu'il provoque, comme il est somptueux à l'heure d'être aperçu, furtivement, ou seulement imaginé, dans sa lourdeur à peine voilée, dans sa pointe offerte par le froid autant que par son envie d'être réchauffé. Entre tous les seins, je prie pour que seule la poésie parfume ces mots, avec une pointe d'érotisme brûlant, sans que tu ne puisses y voir quelque intention malhabile.


- Je ne vois qu'un élégant dessein, continue mon amour, mon inégalable pilote de courbes...

- J'ai beau chercher longtemps, je ne vois pas quel autre argument pourrait proposer sa propriétaire pour défier cette superbe et douce rotondité, qui invite à la volupté autant que de plaisir elle inonde les sens. La vue, le toucher. La naissance des seins, d'une poitrine bien faite, menue ou pulpeuse, ce joli trait qui, si on le suit, vous emmène au paradis, c'est autant de magie érotique, frissonnante, élégante. Une puissance de charme inégalable à mon sens, à mes sens. Sans dessous dessus, leur beauté, arrondie et heureuse, éclate aux yeux du chanceux spectateur. Ce dernier mot allant bientôt se débarrasser de sa première syllabe.

- Et les jolies fesses n'arrivent pas à concurrencer les jolis seins à tes yeux ?

- Bien sûr, on pourrait penser qu'un joli cul pourrait concurrencer la paire supérieure de courbes jumelles, que de jolies lèvres parfaitement dessinées sauraient emporter plus haut, exciter plus fort. Mais non, rien à faire, avec ou sans esprit sein, leur dessin est roi. En apercevoir l'un d'eux, entre deux boutons de chemisier, et le monde devient beau. Déboutonnez à peine ce petit haut, passez la main doucement à l'intérieur, et ce sein magnifique, caressez-le, palpez-le, pesez le poids de sa magie, en respectant sa perfection physique et esthétique, son ambivalence maternelle et amante, alors nous tutoyons le divin.

- Tu regardes les seins des femmes dans la rue ?

- Comment tu veux que je réponde à cette question...

- Je ne suis pas naïve, je te promets l'absence la plus totale de jalousie, et surtout, ça m'intéresse...

- N'importe quel homme qui te dirait le contraire est un menteur ! Oui, évidemment je les regarde, ils m'attirent, toujours, et avoue que vous savez les offrir, même très discrètement, pour qu'ils soient vus...

- C'est vrai...

- Sans être forcément un cadre de la catégorie "mateurs", je suis très sensible aux formes mammaires que je croise, dans la rue, dans le métro. Mon regard est attiré, tout entier, par cette danse discrète et silencieuse, par ce port d'une élégance qui le dispute au charme.

- Tu devrais écrire une nouvelle sur le sujet mon chéri...

- J'ai déjà un titre... Tout sur mammaire... Osons !

- Vous regardez les seins de quel genre de femme ?

- Il n'y a pas de genre de femme, il n'y a qu'une seule magie du charme. Une serveuse qui se penche, une patronne qui se gonfle d'autorité, une prof qui remet sa veste, une amie qui enlève son pull, et je veux que tous les esthètes du monde me jurent qu'ils n'ont pas senti l'électricité foudroyante de la suggestion gourmande. Et vous, actrices de ces moments, osez nous promettre que vous ne savez pas quel tremblement de terre vous provoquez en nourrissant ainsi notre imagination fertile. Oui, vous le savez, évidemment... et c'est ce qui fait la beauté du jeu, du non-dit, voire même de l'inconscience d'un tel spectacle. Parce que certaines femmes n'y penseront jamais, en face d'hommes qui ne sauront jamais le voir, ni le recevoir. Ce sein, qu'il faut savoir voir...

- N'y'a-t-il pas aussi une raison psychologique, culturelle dans votre attirance ?

- Fais attention mon amour, tu deviens sérieuse là...

- Non, non mais vraiment, je t'écouterais des heures en parler ! Et chacune de tes réponses fait naître mille questions !

- L'Homme a aimé le sein de sa mère, nourrissant, rassurant, puis, décomplexé d'Oedipe, il a découvert la sensualité du sein adolescent, et a adoré celui d'une femme. Il a aimé cette femme, par monts et par vaux, et en ses sommets, il a aimé se reposer, retrouver la douceur rassurante, puis a follement aimé son parfum déclencheur de toutes les folies sensuelles, de toutes les flammes sexuelles. Qu'est-il de plus excitant, de plus attirant, que de se tenir debout, derrière une femme, contre elle, et de prendre ses seins à pleines mains, tout en l'embrassant dans le cou..?

- Raoul... Arrête... Je brûle...

- Une femme n'est jamais aussi belle que lorsqu'elle ose suggérer ses seins, les offrir en filigrane, sans prétention, avec la même humilité que la fraîcheur de sa beauté. Avec l'insouciance des conséquences... Elle est alors le plus beau fruit de la terre et de la Création.

- C'est bon, stop ! Je suis tendue jusqu'à l'infini ! Raoul, détends-moi... Ouvre la fenêtre... Je meurs de chaud...

- Merci pour votre beauté, votre élégance, votre naturel, votre goût, votre féminité, votre douceur, votre parfum, vos courbes sauvages et belles, votre charme, votre érotisme, votre décolleté, et merci à vos seins d'y participer avec tant de talent. Et surtout, merci aux tiens mon amour, d'être les plus beaux ambassadeurs de cette confrérie du rêve...



(épisode inspiré par "l'esprit sein", article dont je suis l'auteur - ©Franck Pelé)

Dans les courbes de Venus


- Simone, si tu vas au restaurant comme ça, on va provoquer des divorces...

- Pourquoi ? Parce que tous les hommes vont regarder c'est ça ?

- Oui, c'est exactement ça. Tu sais très bien qu'ils vont regarder. Ton décolleté est la plus belle invitation au désir qui soit, c'est une agence de voyage à lui tout seul...

- Et pourquoi ne regarderaient-ils pas les seins de leur femme ? Elles n'ont qu'à oser le même décolleté !

- Parce qu'aucune ne sait oser ce que tu oses, et parce que le vice de la routine fait qu'on garde toujours l'envie de voyager, même si on vit dans un joli cadre...

- Tu as envie de voyager toi ?

- Moi c'est pas pareil. Je vis sur une autre planète avec toi. J'ai seulement envie de rester le seul à la connaître...

- Oooooh mon chéri... Il est jaloux...

- Non, je ne suis pas jaloux, c'est juste que si j'en vois un qui regarde tes seins, je lui épile les sourcils avec les dents, je déboutonne sa femme, et je le mets à l'aise comme jamais en lui demandant pourquoi il ne profite pas de son jardin ! Et j'ajouterai que c'est probablement parce qu'il ne le cultive pas !

mercredi 5 janvier 2011

A une touche du bonheur


- Qu'est-ce que c'est que ce cirque Simone ?

- Mets ton masque, enfile ta combinaison, et en garde !

- Mais pour quoi faire ?

- Tu n'as pas dit que tu avais envie de t'endormir sur mes seins ce soir ?

- Heu... oui...

- Il va falloir les mériter mon amour...

- Pardon ? Mais tu divagues ou quoi ? Quelle mouche t'a piquée ?

- Aucune, si ce n'est le souvenir de ces trois dernières semaines, lui, il me pique un peu tu vois...

- C'est à dire ?

- C'est à dire que ça fait trois semaines que tu me promets monts et merveilles sous la couette, que tu fais ton numéro de Cyrano en promettant d'envoyer ton roc dans ma péninsule, et à chaque fois, à la fin de l'envoi, tu te couches !! Et sous la couette, question relief, c'est la Belgique !!! Alors je prends les choses en main, je vais te faire monter la pression sanguine, tu vas avoir tellement d'adrénaline en toi que tu ne pourras pas dormir avant demain matin ! En garde Cyrano !

- Mais Simone....

- En gaaaaaarde !!!

- D'accord ! D'accord... Je prends quoi ? Fleuret ? Sabre ? Epée ?

- Ce que tu veux, du moment que tu t'escrimes à essayer d'aller au bout des choses...

- J'avoue que le bout de tes choses motiverait un manchot misogyne... Mais si je te touche un sein, c'est dangereux chérie... Il sont tellement magnifiques...

- Tu n'as aucune chance d'en toucher un, je connais toutes les parades contre les beaux parleurs ! Par contre, si tu montres du courage et de l'abnégation, de l'envie et du talent, alors là, tu me toucheras en plein coeur. Je baisserai alors la garde, et m'offrirai à toi jusqu'à la tienne...


- Si tu continues la Belgique va annexer les Alpes...

- En garde Raoul !

mardi 4 janvier 2011

Entrechats


- Simone, montre-moi ta grâce féline...

- Qu'est-ce que j'aurai en échange ?

- Je ne sais pas à quoi tu penses... Je donne ma langue au chat...

- Délicieuse idée... Si tu t'abandonnes à mon chat, ma nature féline ne sera rien comparée à la tienne, quand je te ferai ronronner mon gros matou...

- Simone, je rêve de sentir chacune de tes cuisses sur chacune de mes joues, de sentir tes griffes se retenir de grimper au sommet du monde, d'entendre tes doux miaulements pendant que je me délecterai de toi... pendant de longues minutes qui te paraîtront des heures...

- Raoul, il faut que je commence les répétitions là...

- C'est quoi le nom du spectacle ?

- Tu ne me croiras jamais

- dis-moi...

- C'est une parodie de dessin animé version danse classique

- vas-y...

- Tutu et gros minet

dimanche 2 janvier 2011

Ticket chic


- Dis donc Raoul, tu veux que je t'aide ?

- Quoi ?

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- J'attends mon ticket.

- Pardon ?

- J'appuie sur le bouton, mais y'a rien qui vient.

- Ca fait quelques années que ça dure remarque...

- Qu'est-ce que tu dis ?

- Rien ! Mais pourquoi tu attends un ticket ici ?

- Pour mon stationnement.

- Non, l'horodateur c'est à côté chéri !

- Ah, pardon...

- Mouais, bien sûr... T'avais pas fait la différence, c'est ça ?

- Non, ce n'est pas ça, je croyais vraiment que c'était là, et quand j'ai mis la main, je me suis dit que c'était une bonne idée d'horodateur. Ca faisait vraiment longtemps que je n'avais pas eu un ticket avec une femme...

Braise-moi


- T'en es où chérie ?

- Je badigeonne la dinde avant de la fourrer...

- Bien sûr... Ne compte pas sur moi pour tomber dans le piège grossier que tu me tends ! Et les invités arrivent, va te changer, je prends le relais !

- Me changer ? Mais pourquoi ? Je suis très bien comme ça, et puis il fait une chaleur, je suis trempée...

- Bon, Simone, qu'est-ce qui te prend là ? Nos parents arrivent dans cinq minutes et tu me tends des perches aussi faciles qu'impossibles à saisir !

- Question de volonté mon chéri ! Tends-moi une perche facile, je vais te montrer comme il est tout à fait possible de la saisir...

- Simone ! Arrête ça tout de suite !

- Allez, chéri... Une petite brochette... Juste pour goûter...

- Simone !!! Il n'y aura pas de brochette, pas de dinde fourrée, pas de perche saisie, arrête de souffler sur les braises, tu vas finir par te brûler !


- Ok, j'ai compris.

Simone se crispe, balance son pinceau, et part d'un pas décidé vers la maison.

- Tu as compris quoi ?

- Que je vais manger froid !

- Et tu vas où là ?

- Mettre un col roulé !

- Mais il fait 27 à l'ombre !

- Tu n'as pas idée à quel point tu m'as refroidie !

Jeu de l'oie


- Qu'est-ce que tu fais Simone ?

- Je joue avec l'oie

- C'est quoi le but du jeu ?

- Lui montrer qu'il faut se méfier des apparences. Et qu'elle n'a pas toujours raison.

- C'est à dire ?

- Elle me soutient que parce qu'elle est une oie sauvage, elle est naturellement plus sauvage que moi. Alors je lui prouve le contraire.

- Et elle est convaincue ?

- A sa façon de bloquer sur mes derniers arguments, je pense qu'elle va finir le bec dans l'eau...

Simone se fait comprendre


- Raoul, j'ai envie de toi...

- Simone, on est à la plage là...

- Et alors, si je viens discrètement me poser sur toi, tu crois que notre parasol va se mettre à clignoter ? Tu crois que personne n'a jamais fait l'amour à la plage ?

- De jour, avec mille personnes autour, pas sûr...

- Raoul, je me sens gourmande comme jamais...

Raoul ne répond pas. Simone continue d'exprimer ses désirs, une fois, deux fois, dix fois. Raoul ne répond pas, feignant de ne rien entendre et continuant ses mots croisés comme si de rien n'était. Simone se plante alors en face de lui, debout, et enlève son string.

- Mais qu'est-ce que tu fais chérie ???

- Puisque tu sembles pris d'une soudaine attaque de surdité profonde, je vais utiliser le langage des signes, en espérant que comme tout bon sourd qui se respecte, tu sauras lire sur mes lèvres...

Volcanique Simone


- Alors Raoul, tu trouves ?

- Donne-moi encore un indice...

- Rrrrrroooo... ça fait deux fois que je t'en donne... C'est un film, donc, avec la femme d'un acteur connu, elle-même actrice... Mon troisième indice : le titre est assez félin...

- Une chatte sur un toit brûlant !

- Ah quand même !

- Bah oui mais il manquait le feu dans la cheminée pour que le toit soit brûlant !

- Oooooh le mauvais joueur ! Un peu d'imagination, c'était au-dessus de tes moyens ?

- Je gagne quoi alors ?

- Le droit d'allumer le feu dans ma cheminée...